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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/23

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XVII
PRÉFACE

ténèbres, le Principe du mal ; il est, en un mot, Satan même. Aussi est-ce pour eux une injure que d’appeler Lucifer par ce nom.

C’est donc le christianisme retourné, le catholicisme à rebours ; et cette religion à ses fervents et ses dévotes ; l’on peut en juger par la prière suivante ; je l’extrais de l’immonde revue dont j’ai parlé :

« Ô Dieu de bonté, ô Père le plus aimant des Pères, ô Lucifer très haut et plus haut, grand et plus grand, tout-puissant et plus puissant, nous nous prosternons devant ta divine majesté. Du fond de mon âme, je te crie : à toi, Seigneur, je suis à toi, toute à toi ! Qu’Adonaï soit conspué ! nous le rejetons, nous l’exécrons et que les baptisés par l’eau le renient ! Éclaire, éclaire. Saint des Saints, Flambeau qui porte la lumière, foyer de la vie des mondes, intelligence bénie, éclaire, éclaire, ô Lucifer Dieu bon[1] ! »

En somme on peut définir aussi cette doctrine : un nouveau surgeon du vieux Manichéisme qui, après avoir rampé à travers les âges, repousse dans le fumier de ce temps, ses monstrueuses tiges.

Les Sataniques, au contraire, ont la même croyance que nous. Ils savent parfaitement que Lucifer, que Satan est l’Archange proscrit, le grand Tenancier du Mal ; et c’est en connaissance de cause qu’ils pactisent avec lui et qu’ils l’adorent.

Or, il est à remarquer que les Sataniques ne sont pas

  1. Le recueil officiel des prières Lucifériennes vient d’être publié ; il contient des formules d’évocations infernales et des séries de dithyrambes démoniaques d’une bêtise rare.