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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/233

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LES MESSES NOIRES

foudroyés s’ils persistaient en fluidique présence au milieu de leur Église tout à coup transfigurée par l’arrivée du Fils de Dieu. »

Mais dès que Jésus-Christ est emprisonné dans le pain et le vin, le prêtre suant et grommelant ayant chuchoté : « Hoc est enim corpus meum… » alors le Bouc reparait, maître de nouveau de la terre et de ce temple.

Indescriptible et honteux délice ! Le Bouc sort de sa gueule convulsée en un ignoble rire une langue qui, aussi laide qu’un pal rouge, pourléche et brûle ses babines ; serait-ce une lave de l’enfer coulant, en sang gluant, le long de son cratère ?

Cette face hideuse se penche vers le prêtre d’iniquité ; et, lui soufflant son infection, elle ordonne encore :

« Allons, Chien, l’hostie ! »

Effaré, l’homme donne l’hostie.

Le Bouc l’a recueillie dans sa griffe tendue ; alors la subodorant avec lenteur, s’en frottant le dos et le ventre, puis y crachant, puis y bousant, il vaticine, en une danse coupée de borborygmes :

« Je te tiens, mon vieil ennemi, je te tiens et ne te lâcherai plus maintenant que ta sotte pitié pour les hommes t’a lié à cette farine ; tu es emprisonné par ton vouloir et ta bonté, pendant qu’à loisir je t’insulte et te piétine, toi qui, remplissant le ciel et la terre, n’a pas craint de te faire aussi petit que cette hostie. Ton prêtre te vend ; ton sacrifice, au lieu de te glorifier, te dégrade ; ton miracle te fait mon esclave ; le pain et le vin de la vie éternelle se changent en ta moquerie ; voulant rédempter tous les peuples, tu n’as réussi qu’à les accabler sous plus de damnations. »