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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/252

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LE SATANISME ET LA MAGIE

le lit aride et nu en lequel roule conculcatrice la houle des spectres.

Combien d’insanes disent : « Je suis mort depuis tel jour », le jour même où ils perdirent leur raison et leur liberté.

Combien d’hommes aussi qui, sans être enfermés dans des hôpitaux, traînent cependant un corps dégarni d’âme personnelle, auberge pour falotes ambiances, lesquelles s’attablent, ricanent, pleurent, puis s’en vont, cédant la place à d’autres voyageuses, égarées.

Ces hommes, pareils aux fous, sont des morts vivants.

Mort véritable ! Car peut-on appeler mort ce qui n’est que libération normale de l’esprit, abandonnant sa livrée de forçat, — l’envolée de Psyché loin du cadavre ! La réelle mort, n’est-ce pas plutôt l’âme disparue, enfuie, chassée, tandis que le corps continue à vivre d’une vie de plante, de baroques suggestions, scène abandonnée sur laquelle paradent des larves en déclin, vaniteuses et cabotines, sous des colifichets et des bardes de rois, de génies, de héros et de dieux !


IV


Les larves sont imbéciles ; elles jaillissent de cette double corne d’abondance fleurie au front de taureau de la sottise. Une puce se met à siffler comme une chauvesouris, un pou mord en ululant comme un loup. Mais les larves, se métamorphoseraient-elles en éléphants, elles conservent la légèreté fugitive du zéphir. Il faut pour en parler en détail, pour les analyser dans leur absurde