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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/265

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LA RIDICULE ÉPOUVANTE DES LARVES

possible, dans les vengeances, ce troupeau inconscient a été l’objet d’études patientes. Les monastères eux-mêmes tremblent aux assauts du démon dont l’escarmouche imprévue oblige certains néophytes à résilier en toute hâte leur bail avec le Christ ; les centres spirites voient combien de leurs médiums disparaître sous le flot fantomal. Les anciens sorciers étaient étranglés par le Diable ; aujourd’hui, moins expéditif et plus pervers, il encombre les maisons de santé d’infirmes cervelles, proies d’invisibles ennemis. M. Huysmans nous a raconté dans Là-Bas « les rapports merveilleux de Mme Cantianille B… avec le monde surnaturel ». Cantianille, qui à cette heure vit encore, dès l’âge de deux ans, fut pourrie de larves. L’une d’elles affectait le visage et le maintien de la Vierge Marie. La maladie monstrueuse se paroxysa par l’accointance d’un jeune prêtre qui, à quinze ans, la posséda pour la livrer ensuite à un démon, qui s’appelait Albert. Mais la larve la plus obstinée fut « Ossian ». Ce pseudo-barde se montrait tantôt en prophète hérésiarque, tantôt en incube. Selon un témoin des crises de Cantianille, celle-ci se réjouissait surtout de l’approche des plus laids et des plus sales démons ; ses spasmes s’augmentaient de leur ignominie. L’Ossian savait encore écrire et déposer les plus audacieux billets doux. Je ne préciserai point sa boîte à lettres préférée ; c’était au centre même de l’hystérie, en ce ventre, doux nid de tendresses, repaire de la race, métamorphosé par le sacrilège en une caverne de l’enfer au delà d’un buisson de sordides péchés. Cet antre, brûlé par la visite des incubes, exhalait de pythoniques et abondants mensonges. Le malheureux prêtre Thorey, qui écrivit deux volumes fébriles sur sa pénitente, respira ces vapeurs