Aller au contenu

Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/338

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
LE SATANISME ET LA MAGIE

rouge toison d’une brebis. Trois fois je crie : « Qui que ce soit qui dorme à ses côtés, qu’il l’oublie comme autrefois Thésée oublia Adriadne ! »

« Voici l’image du Bien-Aimé ! Elle est là sur l’autel, aussi inerte que lui, qui n’est inerte que pour moi seule ! Allons, Amaryllis, apporte trois rubans de diverses couleurs, je vais lier cette image trois fois et trois fois, elle sur mon cœur, je tournerai autour de l’autel. Il n’en pourra plus aimer d’autres. J’ai noué cette image, je l’ai noué lui-même, ce sont [les liens de Vénus, mes liens ; il ne bougera plus d’auprès de moi et auprès des autres il n’aura plus de gloire.

« Ah ! mes chansons puissantes, mes puissantes chansons, ramenez-moi le Bien-Aimé.

« J’ai fait de lui deux poupées, l’une en argile, l’autre en cire. L’argile durcit au brasier que tu attises. Amaryllis. La cire fond au-dessus des mêmes flammes. Qu’il en soit de même pour notre amour. Qu’il soit insensible à celles qui le tentent, qu’il soit tout ruisselant, tout faible dans mes bras !

« Bergeronnette magique, ramène-moi le Bien-Aimé.

« Vois comme elle tourbillonne, la chère oiselle, au-dessus des fumées et des fleurs. Mes paroles la retiennent ; qu’elle soit la messagère ailée de mon cœur.

« Ah ! mes chansons puissantes, mes puissantes chansons, ramenez-moi le Bien-Aimé.

« Jette cette pâte, le Bien-Aimé fondra tout comme elle ; allons, Amaryllis, embrase au bitume ces fragiles lauriers ; que cette farine soit sacrifiée aussi. Le cruel Bien-Aimé m’a torturé dans les flammes jalouses ; dis : « Ingrat, à ton tour que tes nerfs pétillent comme ce laurier ;