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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/351

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L’ENVOUTEMENT D’AMOUR

ou sordide (sang gâté, excréments), plus l’âme s’entraîne, fait effort, plus le délire s’accroît, a chance de devenir contagieux. Celle qui triture d’ignobles mélanges n’est-elle pas prête aux ultimes sacrifices, résignée à tout pour être aimée, — déjà sure de vaincre ?


IV
LES VRAIS REMÈDES CONTRE LES PHILTRES DAMOUR


Nous aurions tort de nous imaginer trop crédule l’époque des nécromants et des exorcistes. De tout temps des âmes raisonnables furent mystiques. Il serait aussi injuste qu’inexact de supposer notre siècle seul détenteur du sens critique. Aussi je veux que les docteurs du temps passé aient ici le dernier mot.


Par ces Philtres, la volonté d’aucune femme ne peut estre forcée d’aymer celuy qu’elle ne veut pas aymer. Mais bien peut son imagination estre troublée, ses humeurs esmeües et tout son corps intérieur comme embrasé, de sorte qu’elle vienne en fin a estre touchée des blandices de la volupté, et tirée aux plaisirs deshonnestes de la chair. Et si l’amoureux qui l’aime s’approche alors d’icelle, et la sollicite instamment avec les mesmes artifices dont les simples femmes ont coustumes d’être déçeües, ou que le démon face assiduellement repasser devant sa mémoire et fantaisie les circonstances pour lesquelles il semble digne d’amour, et luy cache celles qui l’en rendroient indigne, il aduient aisément qu’elle se laisse gaigner.


Reste que nous parlions des remèdes propres contre tels philtres d’amour. Et premièrement il est certain que les antidotes et provisions que faisaient les Gentils à l’encontre d’iceux avec certaines incantations et purgations sont inutiles et défendues aux chrétiens.

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