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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/84

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LE SATANISME ET LA MAGIE

jolie souvent. Il se méprend. Non, les poètes ne trompèrent pas. Il faut au Diable une proie coriace, fourbie, fourbue, durcie, tannée aux épreuves, recuite aux rebuffades. La sorcière est âgée, belle peut-être, pour des yeux sadiques, (non sans difformité) malfaisante presque toujours (la bonne sorcière n’a guère existé que dans l’imagination de Michelet), attifée avec un goût affreux, maniaque de la drogue. Elle n’a point de patrie, elle est nomade, propulsée de toutes parts par cette malédiction du Juif-Errant : ne pouvoir rester en place. Elle fuit toujours quelqu’un, le juge, le gendarme, le savant, le bon prêtre, le grand jour, fuit aussi quelqu’un en elle, le remords, le fantôme du crime initial qui la lie à l’invisible et universel malfaire, tourne autour de la jeune fille crédule, des receleurs, des charlatans, redoute la moquerie et la clarté, plie avec un dos de chienne sous l’insulte, joue cette comédie