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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/161

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à inspecter la rue ou se trouvait l’entrée de l’hôtel particulier qui s’élevait au fond du jardin aux arbres verts.

Et il espérait bien y arriver en tournant par la rue de la Tour-d’Auvergne.

Il sortit donc de la ruelle, et il se mit à remonter la rue Rodier, sans regarder derrière lui.

Il n’y avait pas fait dix pas, qu’il aperçut le gros Gustave, arrivant à contre-sens. Et il ne pouvait plus éviter la rencontre, car son ancien camarade l’avait vu et venait droit à lui.

— Tant mieux ! pensa Robert. L’occasion est bonne pour en finir avec ce mauvais garçon.

— Parions que tu sors de chez Rubis sur l’ongle, lui cria Gustave.

— C’est vrai. Et je ne l’ai pas trouvé.

— Parce que tu es arrivé trop tard. Marcandier n’y est jamais que de neuf à dix et il est onze heures passées.

— Son abominable portière m’a dit qu’il était sorti ; mais il est peut-être pour toi.

— Je ne vais pas chez lui. Je viens de voir un client qui demeure avenue Trudaine et je m’en vais de ce pas déjeuner chez Champeaux. Qu’est-ce que tu lui voulais à notre financier ?

— Le prévenir que je rembourserai demain le billet qu’il m’a fait souscrire.

— Mais il n’est pas échu ton billet !…

— N’importe. Je ne veux pas que ma signature reste entre les mains de cet usurier.

— Diable ! tu es devenu bien fier depuis que tu as la forte somme à toucher chez l’agent.

— Je ne la toucherai pas.