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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/245

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avec elle, Marcandier n’aurait pas pris la peine de faire un long détour et de se montrer à découvert en traversant le jardin.

En vertu de ce raisonnement, Robert commençait à croire à l’innocence de ce vilain personnage. Il se demandait aussi quel intérêt aurait eu Marcandier à enfermer la mère d’une pauvre fille qu’il ne connaissait que comme demoiselle de compagnie de Mme de Malvoisine et dont il ignorait le passé. Et Robert ne doutait plus que la malheureuse victime qui appelait Simone à son secours ne fût la mère de Violette. S’il avait cru avoir affaire à une séquestrée quelconque, il ne se serait pas mis en campagne.

Donc, c’était du côté de la rue Milton qu’il fallait chercher la clé du mystère. Il ne s’agissait que de se renseigner sur le propriétaire de cet hôtel inhabité pendant le jour et fréquenté pendant la nuit, Robert pensait que ce ne serait pas difficile, et il comptait bien, une fois qu’il saurait le nom et qu’il connaîtrait un peu la vie et les fréquentations de ce personnage, découvrir le lien qui le rattachait aux parents de l’abandonnée.

Mais, en attendant, il fallait délivrer sa victime et le moment était venu d’essayer.

Bécherel projetait de descendre dans le grenier en s’aidant de la longue corde à nœuds : il ne désespérait pas de décider la prisonnière à sortir avec lui, par le même chemin et de l’amener, par-dessus les toits, dans sa chambre de l’Hôtel de la Providence, où elle serait en sûreté, jusqu’à ce qu’il pût la conduire ailleurs, car son bourreau ne viendrait pas l’y chercher.