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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/365

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promènent dans la rue devant ta porte et je les ai amenés dans un fiacre à quatre places. Nous allons y monter avec eux… je dis nous, parce que je t’emmène. Tu connais le terrain et tu pourras m’être utile.

— Et nous irons ?

— Rue Milton, parbleu ! Là, tu me laisseras opérer seul. Je ne sais pas encore comment je m’y prendrai, mais je te réponds que j’entrerai dans la maison.

Es-tu prêt ?

Bécherel s’était, à tout hasard, habillé dès le matin. Il n’eut qu’à mettre son chapeau.

Ils trouvèrent dans l’antichambre Jeannic qui ne faisait pas brillante figure.

— Toi, mon garçon, lui dit amicalement le colonel, je te consigne ici jusqu’à notre retour, mais je t’ai rendu mon estime, et quand on t’appellera pour servir trois ans dans un régiment, je me charge de ton avancement.

Les deux agents saluèrent respectueusement le colonel et Robert, qui n’avait jamais vu de policiers en bourgeois, fut tout étonné de leur trouver si bonne mine. L’ami de M. de Mornac lui avait donné le dessus du panier, deux anciens soldats accoutumés à l’obéissance passive et au respect hiérarchique.

Sur l’ordre du colonel, ils occupèrent dans le fiacre la banquette du devant et il leur donna en route des instructions sommaires.

Bécherel ne devinait pas comment le chef de l’expédition allait opérer, mais ce n’était pas le moment de l’interroger et il n’ouvrit pas la bouche pendant le trajet qui fut court.