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Page:Boissonnas, Une famille pendant la guerre, 1873.djvu/307

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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

rez-de-chaussée, il faut en passer par là. Après cela, le dîner. On demande du champagne, et l’on se plaint de n’avoir pas eu de gibier, puis toute la nuit un va-et-vient incessant. Le lendemain ces messieurs ont déjeuné chacun dans son lit, puis sont partis, lis n’ont rien volé eux-mêmes, mais leurs ordonnances ont forcé les armoires de la sellerie et celles des chambres des garçons de ferme, et ont emporté ce qui leur a plu. Je ne parle pas des ordures laissées partout. Comprends-tu la lassitude de corps, d’esprit et de patience qui suit de telles journées ?

Nous voudrions recevoir et soigner ici une douzaine de blessés, ce serait peut-être une sauvegarde, à coup sûr une consolation, mais on ne peut en ce moment nous donner aucun de ceux qui sont à Brou parce qu’ils ont encore besoin des soins journaliers d’un chirurgien, ce qu’ils ne trouveraient pas ici.

De la même à la même.
Thieulin, 14 janvier.

Hier matin, un domestique arriva de la ville avec nos lettres, que les L… se chargent de recevoir à la poste. Il apportait aussi cette fatale nouvelle de la prise du Mans. « Jusques à quand ? jusques à quand ?