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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/180

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il : les eſprits reviennent ſur votre compte ; vous recouvrerez à Paris, la conſidération que j’ai tâché de vous y rendre ; c’eſt ce que pluſieurs lettres m’aſſurent, & ce qui me comble de joie. Peut-être avez-vous été mieux ſervie, par le temps, la légèreté du Public, & le caractere de votre accuſatrice, que par mes apologies… N’importe, je mourrai content, puiſque mes torts ſont réparés. Pénétrée de reconnoiſſance, je voulus la lui témoigner par mes remercîments… Epargnez-vous cette peine, interrompit-il ; j’ai fait ce que j’ai dû ; c’eſt à vous d’achever, en juſtifiant mes ſollicitudes, en honorant ma mémoire par une conduite irréprochable.

Tranquille à votre égard, du moins autant que je le puis être, il me reſte d’étranges inquiétudes ſur ma fille : mille traits de conformité, avec moi, les excitent… Quel ſeroit ſon avenir, ſi, trop ſenſible, trop délicate, elle alloit éprouver auſſi ?… Dieu, qui connoiffez tout ce que j’ai ſouffert, frappez cet enfant, tranchez ſes jours dans ſon berceau, plutôt que de lui laiſſer compléter une ſi malheureuſe reſſemblance… Madame, ſouvenez-vous toujours, qu’en lui donnant la vie, vous avez contracté l’obligation de travailler à ſon bonheur : on ne peut le goûter, qu’avec un eſ-