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Page:Bonafon - Les Confidences d une jolie femme vol2.djvu/182

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des Salles, n’eſt qu’une marque de mon affection, & rien de plus : il ſeroit honteux, pour nous, qu’elle ne ſe trouvât pas, dans la ſuite de ſa vie, au-deſſus du beſoin ; mais penſez que ce n’eſt pas à prix d’argent qu’on doit reconnoître des ſervices du genre des ſiens… Qu’elle jouiſſe chez vous, & par vous, de l’eſtime, des égards que mérite la place qu’elle y tient… Traitez-la comme une amie, qui s’eſt chargée d’acquitter vos propres dettes…

Depuis que vous êtes ici, vous avez dû remarquer à quel point je m’intéreſſois au ſort de mes vaſſaux : qu’ils deviennent vos enfants, comme ils ont été les miens. Ne permettez pas que la miſere énerve les forces du jeune, dont elles font toute la richeſſe, ni qu’elle abrege les dernieres années du vieillard… Que vos dons ne ſe rencontrent point avec le vice ou l’oiſiveté, ſi ce n’eſt dans le cas de maladie. Tout être ſouffrant a droit aux ſecours de ceux qui peuvent le ſoulager.

Ce que je viens de vous dire ne demande que de la bienfaiſance, l’article ſuivant exige de la circonſpection, même du reſpect : c’eſt celui des familles honnêtes, des nobles qui manquent du néceſſaire convenable à leur état… En voici la liſte que je vous confie. J’ai pris tant de précautions pour leur ca-