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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/142

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— Tu mourras. — Je mourrai, » dit la bête innocente.
« Et si je fuis ? — Ton trépas est certain.
— Quoi ! » reprit l’animal qui se nourrit de thym,
« Des deux côtés, je dois perdre la vie !
Que votre illustre Seigneurie
Veuille me pardonner, puisqu’il me faut mourir,
Si j’ose tenter de m’enfuir. »
Il dit, et fuit en héros de garenne.
Caton l’aurait blâmé, je dis qu’il n’eut pas tort ;
Car le chasseur le voit à peine
Qu’il l’ajuste, le tire… et le chien tombe mort.

Que dirait de ceci notre bon La Fontaine ?
Aide-toi, le ciel t’aidera.
J’approuve fort cette morale-là[1].

  1. Paul L. Lacroix (bibliophile Jacob) rappelle, dans ses Œuvres littéraires et politiques de Napoléon (Delloye, éditeur, 1840), que l’original de cette fable existait dans les autographes du cabinet de M. le comte de Weimars.