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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/188

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Giovan Paolo (1487). — L’Offizio revint alors avec de plus fortes espérances, mais vingt ans n’avaient pas suffi pour calmer l’indignation qu’avaient inspirée ses forfaits ; Giovan Paolo, mis à la tête des patriotes, courut aux armes. Giovan Paolo, enfant, avait échappé au massacre de Vico ; encore teint du sang de ses pères, il présenta pendant seize ans un front redoutable. L’Offizio consterné, réduit aux. seuls ports de Calvi et de Bonifacio, fut plusieurs fois sur le point d’abandonner son entreprise ; mais Giovan Paolo dut succomber lorsqu’il se trouva privé de ses principaux appuis. Son fils fut fait prisonnier en allant voir à Vico une femme qu’il aimait. Rinuccio di Lecca, son compagnon d’armes, avait un fils prisonnier à Gênes ; Fieschi, général des troupes de l’Offizio, passa en Corse, et proposa à Rinuccio une entrevue afin de renouveler leur connaissance, car ils avaient été élevés ensemble à la cour de Milan. L’expérience avait instruit Rinuccio ; il refusa craignant quelque piège. Alors Fieschi se présente seul à sa demeure et l’accable de mille marques d’une tendre amitié. « Tu t’es défié de moi, lui dit-il ; les années ont effacé cette étroite liaison qui confondit nos premières affections et nos jeunes âmes ; mais dans mon âme, les impressions se conservent. Nous étions alors à l’aurore des passions ; que de beaux tableaux nos jeunes imaginations nous tra-