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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/253

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du danger et prit les armes avec cette résolution qui l’a toujours distinguée. Arena vint de Paris en Balagne, plein de ces sentiments qui portent à tout entreprendre, à ne craindre aucun danger. Les armes d’une main, les décrets de l’Assemblée nationale de l’autre, il fit pâlir les ennemis publics. Achille Murati, le conquérant de Capraja, qui porta la désolation jusque dans Gênes, à qui il ne manqua, pour être un Turenne, que des circonstances et un théâtre plus vaste, fit ressouvenir aux compagnons de sa gloire qu’il était temps d’en acquérir encore ; que la patrie en danger avait besoin non d’intrigues, où il ne s’entendît jamais, mais du fer et du feu.

Au bruit d’une secousse si générale, Gaffori rentra dans le néant, d’où, mal à propos, l’intrigue l’avait fait sortir, il trembla dans la forteresse de Corté. Narbonne, de Lyon, courut ensevelir dans Rome sa honte et ses projets infernaux. Peu de jours après, la Corse est annexée à la France, Paoli rappelé, et, dans un instant, la perspective change et vous offre une carrière que vous n’eussiez jamais osé espérer.

Pardonnez, Monsieur, pardonnez. J’ai pris la plume pour vous défendre ; mais mon cœur s’est violemment révolté contre un système si suivi de trahison et de perfidie. Eh quoi ! fils de cette même patrie, ne sentîtes-vous jamais rien pour elle ? Eh quoi ! votre cœur fut-il donc sans mouvement, à la vue