Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

armée, au contraire, a tué, assassiné plus de trente personnes, a violé l’asile des familles, a rempli les prisons de citoyens, sous le prétexte vague qu’ils étaient des brigands.

Ne vous effrayez point de l’armée, elle estime Marseille, parce qu’elle sait qu’aucune ville n’a tant fait de sacrifices à la chose publique ; vous avez dix-huit mille hommes à la frontière et vous ne vous êtes point ménagés dans toutes les circonstances. Aussi secouez le joug du petit nombre d’aristocrates qui vous conduisent, reprenez des principes plus sains, et vous n’aurez pas joui de plus vrais amis qu’elle.

LE MARSEILLAIS.

Ah ! votre armée, elle a bien dégénéré de l’armée de 1789 ; celle-ci ne voulut pas prendre les armes contre la nation, la vôtre devrait imiter un si bel exemple et ne pas tourner ses armes contre les citoyens.

LE MILITAIRE.

Avec ces principes, la Vendée aurait aujourd’hui planté le drapeau blanc sur les murs de la Bastille relevée, et le camp de Jalès dominerait à Marseille.

LE MARSEILLAIS.

La Vendée veut un roi, la Vendée veut une contre-révolution déclarée ; la guerre de la Vendée, du camp de Jalès, est celle du fanatisme, du despotisme ; la nôtre, au contraire, est celle des vrais républicains,