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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/279

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LE MILITAIRE.

Quelle horreur ! mais ce fait est-il vrai ? je m’en méfie, car vous savez que l’on ne croit plus au viol aujourd’hui…

LE MARSEILLAIS.

Oui, plutôt que de nous soumettre à de pareilles gens, nous nous porterons à la dernière extrémité, nous nous donnerons aux ennemis, nous appellerons les Espagnols ; il n’y a point de peuple dont le caractère soit moins compatible avec le nôtre, il n’y en a point de plus haïssable. Jugez donc, par le sacrifice que nous ferons, de la méchanceté des hommes que nous craignons.

LE MILITAIRE.

Vous donner aux Espagnols !!… Nous ne vous en donnerons pas le temps.

LE MARSEILLAIS.

On les signale tous les jours devant nos ports.

LE NÎMOIS.

Pour voir lequel des Fédérés ou de la Montagne tient pour la République, cette menace seule me suffit ; la Montagne a été un moment la plus faible, la commotion paraissait générale. A-t-elle cependant jamais parlé d’appeler les ennemis ? Ne savez-vous pas que c’est un combat à mort que celui des patriotes et des despotes de l’Europe ? Si donc vous espérez des secours de leur part, c’est que vos meneurs ont de bonnes raisons pour en être ac-