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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/288

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de nouveau la guerre ; et vous vous basez sur l’honneur de votre parole royale pour annuler un traité de paix solennel ! Vous, vous êtes pénétré des intérêts de votre peuple, qui ne pouvait contenir sa joie lorsque vous signâtes la paix, et vous invoquez encore les intérêts de ce même peuple quand votre déclaration de guerre contriste toutes les classes pensantes, propriétaires et industrieuses de l’Angleterre ! Vous parlez du désir d’arrêter les progrès d’un système qui peut devenir fatal à toutes les parties du monde civilisé ; et pour mieux civiliser le monde, vous lui reportez toutes les calamités de la guerre !

Eh ! de quel système voulez-vous parler ? est-ce de ce système de puissance, de domination et d’accroissement dont vos ministres et vos orateurs ministériels ne cessent d’accuser la France, pour masquer aux autres nations la puissance colossale, l’insatiable ambition et l’accroissement perpétuel de l’Angleterre ? Entendez-vous parler de l’énergie, de l’ambition et de la vaste politique du Premier Consul, que vos journalistes et vos diplomates ne cessent de calomnier auprès des autres gouvernements. Que vos libellistes périodiques, oratoires ou diplomatiques dépriment tant qu’ils voudront une vie aussi glorieuse et un gouvernement aussi énergique ; que, dans leur style injuste et contumélieux, ils appellent la dignité qu’il imprime au peuple français,