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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/294

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de garantir le Hanovre, si vous vouliez reconnaître l’indépendance de son pavillon, et vous conduisit à une levée en masse dans le Hanovre. Lorsque depuis on vous proposa la convention de Salhingen, le même esprit dicta votre refus, et par là le roi d’Angleterre manqua à ses devoirs les plus sacrés, mérita la haine de ses peuples de l’Elbe, et donna lieu au gouvernement français de désarmer vingt mille hommes et d’occuper celles des provinces du Hanovre qui lui étaient encore restées.

Lorsque vous vîtes le résultat de cette conduite inconsidérée, impolitique, immorale, vous eûtes recours à une mesure moins réfléchie encore ; vous déclarâtes en état de blocus l’Elbe et le Weser. Par là, vous fîtes outrages, vous fîtes tort au Danemarck, à la Prusse, à Hambourg, à Brême, qui, riverains de ce fleuve, n’avaient cependant rien de commun avec l’occupation du Hanovre.

Cette conduite était peu sage ; mais ce qui la constitue inconcevable, c’est que bloquant l’Elbe et le Weser, vous exécutâtes précisément ce que les Français désiraient. Il n’est pas un négociant, pas un teneur de livres de Londres, qui n’ait calculé le dommage que vous vous êtes fait à vous-mêmes.

Le Weser et l’Elbe, demeurant libres, vous auriez introduit vos marchandises au moyen des navires prussiens, danois, brémois, etc. ; et vos manufactures et votre commerce ne se fussent pas ressentis de