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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/312

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génie. D’ailleurs, je pense que toute la journée être occupé à travailler n’est pas compatible avec la légèreté de son caractère. La même raison qui existe pour le génie existe pour l’artillerie, à l’exception qu’il faudra qu’il ne travaille que dix-huit mois pour être élève, et autant pour être officier. Oh ! cela n’est pas encore de son goût. Voyons donc : il veut être sans doute dans l’infanterie. Bon, je l’entends, il veut être toute la journée sans rien faire, il veut battre le pavé toute la journée, d’autant plus, qu’est-ce qu’un mince officier d’infanterie ! Un mauvais sujet les trois quarts du temps. Et c’est ce que mon cher père, ni vous, ni ma mère, ni mon oncle l’archidiacre ne veulent, car il a déjà montré de petits tours de légèreté et de prodigalité. En conséquence, on fera un dernier effort pour l’engager à l’état ecclésiastique, faute de quoi mon cher père l’emmènera avec lui en Corse, où il l’aura sous les yeux ; on tâchera de le faire entrer au barreau.

Je finis en vous priant de me continuer vos bonnes grâces ; m’en rendre digne sera le devoir pour moi le plus essentiel et le plus recherché. Je suis avec le respect le plus profond, mon cher oncle,

Votre très humble et très obéissant serviteur et neveu.

Napoleone di Buonaparte.

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P. S. Déchirez cette lettre.