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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/376

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ville, comme tu le désires. Je crois que tu feras bien d’aller coucher le 6 (thermidor), en partant fort tard de Milan, et de venir le 7 à Brescia, où le plus tendre des amants t’attend. Je suis désespéré que tu puisses croire, ma bonne amie, que mon cœur puisse s’ouvrir à d’autres qu’à toi ; il t’appartient par droit de conquête, et cette conquête sera solide et éternelle. Je ne sais pourquoi tu parles de madame T., dont je me soucie fort peu, ainsi que des femmes de Brescia. Quant à tes lettres, qu’il te fâche que j’ouvre, celle-ci sera la dernière ; ta lettre n’était pas arrivée. Adieu, ma tendre amie, donne-moi souvent de tes nouvelles. Viens promptement me joindre, et sois heureuse et sans inquiétude ; tout va bien, et mon cœur est à toi pour la vie. Aie soin de rendre à l’adjudant-général Miollis la boîte de médailles qu’il m’écrit t’avoir remise. Les hommes sont si mauvaises langues et si méchants, qu’il faut se mettre en règle sur tout. Santé, amour et prompte arrivée à Brescia. J’ai à Milan une voiture à la fois de ville et de campagne, tu te serviras de celle-là pour venir. Porte avec toi ton argenterie et une partie des objets qui te sont nécessaires. Voyage à petites journées et pendant le frais, afin de ne pas te fatiguer. La troupe ne met que trois jours pour se rendre à Brescia. Il y a en poste pour quatorze heures de chemin. Je t’invite à coucher le 6 (thermidor) à Cassano ; je viendrai à ta rencontre le 7, le