Aller au contenu

Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/380

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sous peu de jours, nous nous verrons ; c’est la plus douce récompense de mes fatigues et de mes peines.

Mille baisers ardents et bien amoureux.


XX

Vérone, 17 septembre 1796.

Je t’écris, ma bonne amie, bien souvent et toi peu. Tu es une méchante et une laide, bien laide autant que tu es légère. Cela est perfidie, tromper un pauvre mari, un tendre amant[1] ! Doit-il perdre ses droits parce qu’il est loin, chargé de besogne, de fatigue et de peine ? Qu’y ferait-il ? Nous avons eu hier une affaire très sanglante ; l’ennemi a perdu beaucoup de monde et a été complètement battu. Nous lui avons pris le faubourg de Mantoue. Adieu, adorable Joséphine. Une de ces nuits, les portes s’ouvriront avec fracas, comme un jaloux et me voilà dans tes bras. Mille baisers amoureux.

  1. Les soupçons reparaissent, aussi peu fondés que par le passé, d’ailleurs ; — et malgré Murat.