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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/384

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Arcole. Demain nous réparons la sottise de Vaubois qui a abandonné Rivoli. Mantoue dans huit jours sera à nous, et je pourrai bientôt dans tes bras te donner mille preuves de l’ardent amour de ton mari. Dès l’instant que je le pourrai, je me rendrai à Milan ; je suis un peu fatigué.

J’ai reçu une lettre d’Eugène et d’Hortense ; ces enfants sont charmants.

Comme toute ma maison est un peu dispersée, du moment que tout m’aura rejoint, je te les enverrai.

Nous avons fait cinq mille prisonniers et tué au moins six mille hommes aux ennemis ; adieu, mon adorable Joséphine ; pense à moi souvent. Si tu cessais d’aimer ton Achille, ou si ton cœur se refroidissait pour lui, tu serais bien affreuse, bien injuste ; mais je suis sûr que tu seras toujours mon amante comme je serai toujours ton tendre ami.

La mort, elle seule, pourra rompre l’union que la sympathie, l’amour et le sentiment ont formée.

Donne-moi des nouvelles du petit ventre[1]. Mille et mille baisers tendres et amoureux.

  1. « Mot charmant, » dit le plus acharné des détracteurs de Napoléon, « qui montre bien le bouillonnement des idées dont son âme est pleine. » (Iung, Bonaparte et son temps, tome III.)