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XLII
Augsbourg, le 23 octobre 1805.
Les deux dernières nuits m’ont bien reposé, et je vais partir demain pour Munich. Je mande M. de Talleyrand[1] et M. Maret[2] près de moi ; je les verrai peu et je vais me rendre sur l’Inn, pour attaquer l’Autriche au sein de ses États héréditaires. J’aurais bien désiré te voir : mais ne compte pas que je t’appelle, à moins qu’il n’y ait un armistice ou des quartiers d’hiver. Adieu, mon amie ; mille baisers. Mille compliments à ces dames[3].
- ↑ Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, né en 1754 ; ordonné prêtre ; évêque d’Autun en 1788 ; célébra le 14 juillet 1790 la messe de la Fédération ; décrété d’accusation en 1192, émigré ; autorisé à rentrer en France en 1795. Nommé ministre des relations extérieures en juillet 1797, grâce à la protection de madame de Staël, il démissionna le 4 septembre 1799 et revint aux affaires après le 18 brumaire. Le 10 septembre 1802, il se maria au 10e arrondissement de Paris avec mademoiselle Worlée. Grand-dignitaire, Vice-grand-électeur de l’empire, créé prince de Bénévent en 1806, il trahit Napoléon à partir d’Erfurt, et quitta le ministère pour n’y rentrer qu’à la Restauration. Mort à Paris en 1838. Sa cervelle fut jetée à l’égout.
- ↑ Hugues Maret, duc de Bassano, né à Dijon en 1763. Secrétaire d’État en 1804, ministre en 1811, exilé en 1815, ministre après 1830. Mort en 1839. Publiciste de talent.
- ↑ Les dames d’honneur et les dames du palais avec lesquelles l’empereur aimait à plaisanter. Voyez les Mémoires de la générale Durand. (Calmann Lévy, édit.)