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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/402

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sents, à Munich, aux filles de l’électeur de Bavière. Tout ce que tu as su par madame de Sérent est définitivement arrangé. Porte de quoi faire des présents aux dames et aux officiers qui seront de service près de toi. Sois honnête, mais reçois tous les hommages : l’on te doit tout, et tu ne dois rien que par honnêteté. L’électrice de Wurtemberg est fille du roi d’Angleterre ; c’est une bonne femme, tu dois la bien traiter, mais cependant sans affectation. Je serai bien aise de te voir, du moment que mes affaires me le permettront. Je pars pour mon avant-garde. Il fait un temps affreux, il neige beaucoup ; du reste, toutes mes affaires vont bien ; adieu, ma bonne amie.


XLVIII

Austerlitz, le 3 décembre 1805.

Je t’ai expédié Lebrun[1] du champ de bataille. J’ai battu l’armée russe et autrichienne commandées par les deux empereurs. Je me suis un peu fatigué : j’ai bivouaqué huit jours en plein air, par des nuits assez fraîches. Je couche ce soir dans le château du prince de Kaunitz, où je vais dormir deux ou trois heures. L’armée russe est non seulement battue mais détruite. Je t’embrasse.

  1. Charles Lebrun, duc de Plaisance, aide-de-camp de l’empereur, général de brigade en 1810, général de division en 1813.