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Page:Bonin - Biographies de l'honorable Barthélemi Joliette et de M le Grand vicaire A Manseau, 1874.djvu/212

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MONSIEUR LE GRAND VICAIRE

Cette pensée est restée dans les esprits comme un trait de flamme. Les larmes augmentent, les sanglots redoublent.

Que de ferventes prières s’élèvent des cœurs ! que de gémissements et de soupirs s’échappent des poitrines oppressées ! Après l’absoute, M. le curé annonce à l’assemblée que pour sa satisfaction, M. le Grand-Vicaire Manseau restera exposé jusqu’à quatre heures de l’après-midi. Les généreux citoyens ne peuvent se rassasier de voir leur père tendrement aimé.

Enfin à quatre heures, les Vêpres des morts sont chantées solennellement. Le Libéra a lieu encore une fois, et Monsieur le curé Lajoie adresse de nouveau la parole aux assistants. Il leur parle de la dévotion à St. Joseph, du regretté défunt. Puissent tous imiter ses vertus ! La main sur le cercueil il dit adieu à son vénérable prédécesseur et lui demande les secours de ses lumières pour conduire au port du salut, les fidèles confiés à ses soins.

À cette pensée qu’ils ne reverront plus leur ancien pasteur, les assistants fondent en pleurs. Mais il faut se résigner ; la tombe se ferme, on la descend au caveau, et, c’en est fini, c’en est fini pour toujours ici-bas ! Ah ! ville inconsolable ! pleure, pleure, car tu ne le reverras plus celui qui t’a prise au berceau et t’a rendue si