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Page:Bonnaire - La Sainte Robe, 1845.pdf/5

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LA
SAINTE ROBE.

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Pour venger, au profit de son âme cupide,
De César poignardé le lâche parricide,
L’habile Marc-Antoine, après l’assassinat,
Aux yeux du peuple en pleurs et devant le sénat,
Tandis que tout tremblait dans Rome épouvantée,
Du Dictateur montra la toge ensanglantée.
Debout, à la lueur des funèbres flambeaux,
Du vêtement rougi secouant les lambeaux
Encor tout ruisselants : « Dans ces vingt déchirures,
« Du grand homme, dit-il, comptez les vingt blessures…
« Ils l’ont assassiné !… Fils ingrat, le premier
« Brutus au cœur d’un père osa plonger l’acier !…
« Et, privé du secours de sa vaillante épée,
« Jule embrassa mourant l’image de Pompée ! »
— « Mort aux vils meurtriers du héros qui n’est plus ! »
Crièrent d’une voix les fils de Romulus ;
« Pour que ce jour de deuil nous soit un jour de fête,
« De tous les conjurés, vite, il nous faut la tête !!! »
Ils ont dit ; tout-à-coup, au bûcher flamboyant
Saisissant des tisons, d’un bras terrifiant
Ils courent, à l’envi, sous des gerbes de flammes
Anéantir les biens, l’asile des infâmes…