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Page:Bonnetain, Descaves, Guiches, Margueritte, Rosny - La Terre, paru dans Le Figaro, 18 août 1887.djvu/4

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de l’élan, on espérait de la belle vie infusée au livre, au théâtre, bouleversant les caducités de l’art.

Lui, cependant, allait, creusant son sillon ; il allait, sans lassitude, et la jeunesse le suivait, l’accompagnait de ses bravos, de sa sympathie si douce aux plus stoïques ; il allait, et les plus vieux ou les plus sagaces fermaient dès lors les yeux, voulaient s’illusionner, ne pas voir la charrue du Maître s’embourber dans l’ordure. Certes, la surprise fut pénible de voir Zola déserter, émigrer à Médan, consacrant les efforts — légers à cette époque — qu’eût demandés un organe de lutte et d’affermissement, à des satisfactions d’un ordre infiniment moins esthétique. N’importe ! la jeunesse voulait pardonner la désertion physique de l’homme ! Mais une désertion plus terrible se manifestait déjà : la trahison de l’écrivain devant son œuvre.