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Page:Bonnetain - Charlot s'amuse, 1883.djvu/143

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CHARLOT S’AMUSE

sait les cent pas, allant du malade à la fenêtre près de laquelle M. André s’était assis.

Celui-ci, un peu confus d’avoir recours à son confrère franc-maçon, lui recommandait le silence, et, rassuré, faisait un naïf étalage d’érudition. Il n’avait pas été trop surpris, quand le directeur lui avait expliqué sommairement ce qui était arrivé à ce malheureux. Il avait observé deux cas de ce genre à l’hôpital Nélaton dans son service chez des laïques… Mauriac en citait du reste plusieurs, mais le plus curieux était celui de ce berger du Languedoc dont Choppart racontait…

— Oui, je sais, interrompait en souriant le docteur Perrin. L’histoire est classique et tous les étudiants de première année la connaissent… Vous devez, au surplus, en fréquentant les gens d’église, avoir découvert plus d’un cas analogue…

Mais le médecin au lorgnon en or se récriait, parlant de fables inventées par les libres-penseurs. Alors le docteur Perrin se fâcha. Il arpentait plus vivement la chambre, s’échauffant à son réquisitoire ; ils étaient tous les mêmes, les porte-soutanes, pourris dès l’enfance, blasés physiquement à trente ans ! Et même avant cet âge, la sensibilité spéciale du sixième sens s’émoussait et disparaissait chez