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Page:Bonnetain - Charlot s'amuse, 1883.djvu/262

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CHARLOT S’AMUSE

continu dont la fixité abrutissait son existence.

Il souffrit comme un damné et se replongea dans ses habitudes anciennes, mais les extases passées ne revinrent plus. Ce bonheur incomplet l’écœurait à présent et il avait conscience du mal que ce simulacre de plaisir lui faisait. Cependant il n’y renonça pas, le voulant au contraire plus fréquent chaque jour, et impuissant, dans le détraquement de son innervation génitale, à lutter contre les tendances satyriasiques que l’hérédité avait mises en lui. Il inventa de nouveaux procédés de plaisir.

Un jour, il se rappela les légendes idiotes qu’il avait vues, jadis, au bas de caricatures représentant des troupiers et des bonnes d’enfant. Pendant une semaine, il alla tous les jours, aux heures de musique, rôder dans les allées du jardin de ville ou de la place d’Armes. Il s’asseyait auprès des nourrices et engageait avec elles des conversations banales. À peine lui répondait-on. Il se lassa vite et renonça à chercher une maîtresse, sentant toute la profondeur du mépris des Toulonnaises pour l’uniforme.

Maintenant, il ne bougeait plus de la caserne, et s’éreintait davantage chaque jour. Bientôt il tomba malade, mais il n’osait se présenter à