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Page:Bonnetain - Charlot s'amuse, 1883.djvu/273

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CHARLOT S’AMUSE

qu’au moment de son départ. Aussi, le voyage lui fut-il un enchantement : il marchait à la guérison.

Une heure après son arrivée à la gare, il était installé quai de Jemmapes, à côté de l’ancien logement de ses parents. L’abbé Choisel, à la nouvelle de sa mise en réforme, lui avait adressé cent cinquante francs, tout en lui déclarant que désormais il n’eût plus aucun subside à attendre de lui. En vingt-quatre heures, avec cette somme, Charlot eut acheté un lit, une table, deux chaises et quelques ustensiles. Restait un emploi à trouver. Il alla distribuer les lettres de recommandation que lui avait données M. Jolly et ne tarda pas à obtenir, chez un marchand de fer de la rue des Vinaigriers, une place de comptable aux appointements de cent vingt-cinq francs par mois. C’était peu de chose, mais il avait une belle confiance dans l’avenir. Une maison de vente par abonnement lui avait cédé des vêtements et du linge qu’il payait cinq francs par semaine : il était heureux.

Les premiers jours, la nouveauté de son existence l’empêcha de songer. Il avait à se mettre au courant de sa besogne ; sorti de son magasin et son repas terminé, il bornait ses promenades aux bords du canal. Au quai de