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Page:Bonnetain - Charlot s'amuse, 1883.djvu/279

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CHARLOT S’AMUSE

Providence dont les coups le poursuivaient inexorablement. Il courut jusqu’à l’église, mais en vain il heurta les portes. Comme un boutiquier las de sa journée, la Providence avait fermé son magasin de consolations. Charlot, à ce dernier coup, eut à peine la force de blasphémer ; il rentra chez lui et se jeta dans son immonde plaisir avec une rage érotique où la colère le disputait à la lubricité inassouvie. Le lendemain, il ne put bouger et garda le lit deux jours. Quand, épuisé, il se releva, quand il vit dans son miroir ses traits ravagés, il eut peur et, pendant une semaine, il se drogua consciencieusement, avec une crédulité aveugle et puérile dans tous les médicaments dont il entendait parler. Puis, il retomba encore. Il songea qu’il serait peut-être plus heureux ailleurs que rue des Marais. Dès qu’il eut quelque argent, il se rendit rue de la Lune, mais il en revint malade. De nouveau, il dut avoir recours au pharmacien et il ne se guérit qu’à force d’opiat.

Cependant, le mois de continence, auquel l’avait forcé son mal, l’avait rétabli, en contraignant son système nerveux à un repos réparateur, et il se félicitait déjà de ce commencement de retour à la santé, quand, aux dernières pilules, ses sens se réveillèrent plus