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Page:Borain - Le Commerce de coton, 1870.pdf/28

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PIÈCES JUSTIFICATIVES.



No 1.


Un de mes amis a eu la chance de faire quelques opérations avec un ancien marchand de vin à la Nouvelle-Orléans. À sa réclamation qu’une autre maison lui facturait, au même prix, un classement suivi, tandis que le marchand de vin ne donnait qu’un classement très-hétérogène, celui-ci a eu la naïveté de répondre ; « Messieurs tels achètent par le même courtier que nous. »

Ainsi donc, ce digne fils de Bacchus qui, pour accaparer les bonnes grâces de la filature, ne parlait que du bon maaarché (quoique Marseillais, il affectait la prononciation anglaise), et qui finissait toujours par acheter trop cher une macédoine de classement, devait entièrement se fier à la discrétion d’un courtier ne connaissant rien lui-même du coton !!! Aussi, à peine engagé dans l’article, il s’est mis effrontément à spéculer sur les ordres, pour faire immédiatement une piteuse culbute, conjurée pendant quelque temps par des tirages supérieurs au montant des factures, qu’il attribuait à des erreurs de plume.


No 2.


Le 7 avril 1870, une maison de commission du Havre m’écrivit : « Peut-être pourriez-vous nous créer une clientèle de spéculateurs, nous la préférerions à d’autres, et vous prions de nous dire ce que vous en pensez. »