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Page:Borel - Rapsodies, 1868.djvu/31

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LARME À MON FRÈRE.

Bénoni


    Sa jeunesse, qui ne fut pas toujours à l’abri du besoin,… lui fit contracter cette âpreté et cette inquiète cet soupçonneuse irritabilité, suite infaillible, pour les âmes fortes, de l’opposition entre la dépendance à laquelle la nécessité les soumet, et de la liberté que demandent les grandes pensées qui les occupent.
Condorcet.
C’est ce qui m’a tué !
Bénoni Borel.

 
Il dort, mon Bénoni, bien moins souffrant sans doute,
C’est le premier sommeil qu’aussi longtemps il goûte ;
Il dort depuis hier que, le regard terni,
Dans sa débile main il a serré la mienne,
Disant : Vous m’aimez tous ! maintenant qu’elle vienne !…

Il dort, mon Bénoni !