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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/24

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son mari et sa sœur. Voici ce que renfermait sa lettre :

« Chère mère,

« J’ai à te faire une communication plus sérieuse que toutes celles qui ont rempli les feuilles légères que je t’ai écrites en courant. Lorsque nous sommes arrivés à Francfort, nous avons trouvé une lettre de ma sœur qui nous invitait, avec les plus pressantes instances, à venir passer quelques jours chez elle à Nancy. À Strasbourg, semblable message ; mais Cécile nous apprenait en même temps qu’elle avait pris une très-grave détermination, celle de poursuivre contre son mari une demande en séparation devant les tribunaux ; déjà, nous disait-elle, la procédure était commencée. Je compris qu’elle ne nous faisait cette confidence que parce qu’elle prévoyait que la rumeur publique nous avertirait de ce scandale, dès que nous aurions mis le pied dans Nancy.

« Cette nouvelle, tu le comprendras, chère mère, me causa autant de contrariété que d’étonnement. Je dis aussitôt à Félicien, que s’il partageait mon opinion, nous n’irions point chez Cécile, et que, sans nous arrêter, nous