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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/248

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VIII

Le temps des luttes violentes était passé. Adrienne et Félicien ne sortirent de la méditation de leur douleur que pour tomber dans une tranquillité morne qui était le comble de l’indifférence. Toute ardeur de prosélytisme s’était éteinte entre eux : jamais ils ne se demandaient leur opinion sur quoi que ce fût. Ils s’étudiaient même à rendre leurs paroles inoffensives et sans portée, en évitant les allusions aux choses qui les intéressaient.

La chambre et la table leur étaient communes, mais il semblait que ce fût seulement par une politesse dont ils s’acquittaient l’un envers l’autre. Leurs habitudes, aussi bien que leurs démarches, étaient devenues compléte-