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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/31

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l’œuvre de bienfaisance à laquelle je vais coopérer. »

Le temps qu’Adrienne avait employé à ses communications confidentielles à sa mère avait passé rapidement pour Cécile et Félicien. Ils étaient entraînés dans une de ces causeries que stimule la curiosité, entre deux personnes qui ne se connaissent pas, mais qui ont quelque motif de s’intéresser l’une à l’autre.

Cécile ne connaissait point encore assez Félicien pour analyser son caractère, mais elle le pressentait et devinait d’instinct combien il devait lui être sympathique. Félicien possédait, en effet, toutes les qualités qui peuvent concilier à un homme l’attachement d’amitié ou d’amour d’une femme aimante. L’imagination et la raison se tenaient en lui dans le plus heureux équilibre. Il concevait tous les entraînements de la passion ; il pouvait être sollicité par tous les désirs, mais il n’y cédait jamais que quand son jugement et sa conscience l’y autorisaient. Il est vrai qu’il n’avait point adopté tous les principes du code chrétien, qui est encore considéré de nos jours comme la règle de morale par excellence par la plupart