Aller au contenu

Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voulait la seconder. Elle ne lui demandait pas autre chose que de persuader à Adrienne de suivre le conseil qu’elle lui donnerait et de l’avertir d’abord de l’infidélité de son mari, aveu, ajouta-t-elle, qui sera moins pénible à recevoir de la bouche d’une mère tendre que de celle d’une étrangère.

Pressée d’agir par les uns et les autres, et trouvant dans les opinions de Mathilde une certaine conformité avec ses propres inspirations, madame Milbert se décida à instruire Adrienne de l’offense dont son mari était coupable envers elle, La jeune femme écouta cette révélation sans proférer une parole, mais elle pâlit visiblement. Sa mère, pour la tirer de sa stupeur, lui insinua qu’on s’occupait de la venger, et lui dit quelques mots du projet de séparation.

— Je ne veux pas ! répondit-elle d’un ton bref.

Elle accueillit avec plus de faveur la proposition de consulter Mathilde, qui lui promettait la victoire par des moyens plus doux et surtout plus discrets. Cependant elle dit à sa mère :

— Si madame de Nerville tient à me donner