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Page:Bosquet - Une femme bien elevee.pdf/75

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III

On était aux premiers jours du printemps, de cette saison vivifiante et meurtrière qui tue les malades et fait éclore les bourgeons, qui donne un sourire aux jeunes filles et des larmes aux vieillards, qui exalte la joie et navre la douleur.

« Bah ! pensait Félicien, Adrienne est dévote ; mais le soleil brille, mais les gazons se fleurissent de marguerites et de violettes, mais l’esprit rajeunit et s’étourdit avec les hannetons, mais elle est plus fraîche et plus jolie que jamais, et je suis amoureux : il est impossible qu’elle ne comprenne pas cela. »

— Ma chère enfant, lui dit-il, la vie est trop courte pour qu’on sacrifie chaque semaine une