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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/189

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continuation de la même histoire. Si la chose est vraie, peu d’empires peuvent se vanter d’en avoir autant. Peut-être aussi ces volumes ne sont-ils que des cahiers.

Nous traversons un long tunnel qui nous mène à un autre plus étendu encore, car on lui donne deux mille quatre cent quatre-vingt-seize mètres de longueur : c’est beaucoup. Le fait est qu’il m’a paru être le plus long de ceux que j’ai traversés. Il nous conduit à Lœufelfingen. Dans l’intervalle de ces tunnels, on jouit de très-belles vues.

Les environs d’Aarau sont charmants. Ceux des stations qui suivent ne le sont pas moins, mais je n’ose citer les noms, de peur de les estropier. C’est qu’en vérité ils sont inintelligibles pour nos oreilles gauloises, et pas du tout aisés à copier. Aussi les cartes, les guides, les livres de postes et les passants à qui on les demande, les écorchent-ils à qui mieux mieux. Schœneuwerd, entr’autres, est écrit de cinq à six manières. — Si je ne me trompe, c’est après Aarau, à Olten, que l’on change de train.

Nous passons très-vite les stations de Sommereau et de Lausen, ainsi que celle de Liestal, chef-lieu de district, et qui a trois mille habitants.

Partout le pays est bien accidenté ; de hautes collines boisées offrent, sur leur pente, des vignes et des arbres fruitiers. Les stations se succèdent de cinq minutes en cinq minutes.

J’ai maintenant pour voisine une très-jolie blonde ; mais le soleil est chaud, et elle craint pour son teint. Entre moi et ces belles campagnes que j’aime tant à admirer, car elles annoncent l’industrie, le bien-être et