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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/198

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Des curés, parents et notaire,
Mais d’un fin drap de lin paré,
Au chant d’un beau Miserere,
Avec la croix et la bannière ;
Puis, bien gentiment enterré
Sous une belle et bonne pierre
Portant : Ci-gît monsieur… qui dort
Avec les honneurs et confort
D’un enterrement de première.
Pour son entrée en paradis
Tout est payé : voir les acquits.

J’avais, la veille, retenu pour le lendemain un cicérone, ou à défaut, un cocher entendant le français ou l’italien, pour me conduire en ville, car je voulais en revoir les monuments, mais on ne pouvait, me dit-on, trouver ni l’un ni l’autre. C’était une défaite : seulement on n’avait pas rencontré celui à qui on voulait procurer cette bonne aubaine, sous la condition, bien entendu, de partager. Cependant, en voyant mon mécontentement, on me dit qu’il allait venir.

Pour prendre patience, je demande du café au lait. Le lait était bon ; quant au café, c’est différent. Il n’y a guère qu’en France qu’on fasse du bon café. Lorsqu’il est bon à l’étranger, c’est que le cafetier n’est pas du pays. En Turquie, il est de première qualité, mais comme on vous le sert avec le marc et sans sucre, il faut être un peu Turc pour y prendre goût.

Cependant n’arrivent ni guide ni voiture. Ennuyé d’attendre, je sors pour aller à la cathédrale. La façade en est simple et belle ; le grès rouge, dont elle est faite, est très-favorable au monument. Elle date du XIe siècle, mais elle a été refaite plus tard, et, en définitive, c’est à la fin du XVe siècle qu’elle a été terminée.