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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/200

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sième pour les enfants. Ceci n’embellissait pas mon affaire, car comment me tirer de ce dédale ? Tâchant de m’orienter pour battre en retraite, mais pourtant en y mettant les formes, comme fait un général en déroute qui ne veut pas avoir l’air de fuir, j’étais ainsi parvenu à proximité d’une porte où j’allais me glisser comme une ombre, lorsque je la vois rouler sur ses gonds et se fermer brusquement. Je me préparais à en gagner une autre : un même roulement se fait entendre, suivi d’une même fermeture.

Il en restait une troisième. Perdant ici tout respect humain et renonçant à la stratégie, je m’élance vers celle-ci en vrai fuyard, et j’arrive juste à temps pour me la voir fermer au nez. Ma retraite était coupée sur tous les points : j’étais prisonnier.

Moins rassuré que jamais, j’en étais là de mes réflexions, quand un homme vêtu de noir, sortant d’une stalle, se dirige vers le point où j’étais. Pour le coup, le dénouement approchait, mais avec un cérémonial qui me flattait peu ; je crus, en un mot, que j’allais être poliment poussé dehors. Cependant il passa outre : c’était vers la chaire qu’il s’acheminait.

De sang-froid, j’aurais compris qu’il allait prêcher. Dans la disposition d’esprit où j’étais, je m’imaginais que c’était une leçon publique qu’il voulait me donner, et que c’était contre les indiscrets et les intrus qu’il va parler.

Son sermon suisse, qu’il prononçait d’une voix rauque en l’accompagnant de gestes qui ne l’étaient pas moins, était peu propre à me faire penser le contraire. Cependant je finis par m’apercevoir que ses regards, qui