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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/207

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Le dossier de ces bancs forme une espèce d’armoire ou de buffet également en chêne, où chacun enfermait ses papiers… et ses vivres, ajouta mon cicérone. On me montre aussi le coffre où l’on déposait les délibérations du concile et ses archives : ce coffre aurait bien des choses à dire.

En sortant du musée, je m’arrête sur un point d’où l’on découvre la partie de la ville appelée le petit Bâle. À gauche, on voit les Vosges ; en face, les montagnes du duché de Bade et la Forêt-Noire ; de l’autre côté, les montagnes du Jura ; à nos pieds, la maison des diaconesses ; à gauche, le pont du Rhin ; derrière la cathédrale, les beaux marronniers ombrageant la promenade ou terrasse.

Sur la place voisine est la bibliothèque bourgeoise, cercle aristocratique de la ville. Plus loin, la maison où les empereurs de Russie et d’Autriche ont logé en 1815. Déjà Napoléon y était descendu en 1806.

Dans cette rue, dite Montée du Rhin, sont l’Université, vieux bâtiment sans apparence, et l’Académie. J’y fais visite au professeur Gerlach, directeur de la bibliothèque. Il me montre la collection des antiquités mexicaines, la plus belle que j’aie encore vue. Le rapport de ces morceaux avec les antiquités égyptiennes est frappant. Placées circulairement sur des étagères formant un coin arrondi, elles font un grand effet sans tenir beaucoup de place. C’est un don fait à Bâle par l’un de ses citoyens ayant longtemps habité le Mexique.

Les haches et les couteaux de pierre y sont semblables aux nôtres.

M. Gerlach, qui allait dîner au moment où j’entrais,