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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/217

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Ces gaînes et instruments en os sont un peu plus petits que ceux de nos tourbières, et annoncent une race moins forte. Il en est de même des hachettes de pierre. Je remarque aussi des instruments en terre cuite dont je n’ai pas rencontré les analogues en Picardie. Le colonel me dit que ces peuples s’en servaient pour se préserver des sortiléges.

Mon attention se porte sur une petite hache polie en néfrite, pierre d’un vert plus ou moins foncé, et qui coupe le verre. J’en avais trouvé de semblables aux alentours d’Abbeville.

Nous visitons une fontaine de construction romaine, de laquelle s’échappe une source d’eau fraîche et limpide qui alimente plusieurs autres fontaines. Non loin de là est un cimetière où reposent côte à côte catholiques, juifs, luthériens et calvinistes : bel exemple de tolérance et de charité. N’est-il pas déplorable d’étendre les haines jusqu'après la mort, et de ne vouloir pas que la paix règne même entre ceux qui ne sont plus ? Dans ce cimetière, les enfants seuls ont une place à part.

On me montre dans la montagne, à peu de distance de la ville, des excavations qui sont des glacières naturelles. C’est là qu’en toute saison on peut s’approvisionner de neige et de glace.

Nous voyons, en passant, la jolie maisonnette de M. Aurèle Robert, peintre, frère de feu Léopold Robert. Il a épousé une parente du commandant qui ne parvient pourtant pas à le décider à venir déjeûner avec nous. Ami de la solitude, il ne la quitte guère : c’est d’ailleurs un homme de talent.

M. Scholl me fait remarquer une maison où ont logé