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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/227

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phrase, un mot, une signature, même un simple paraphe fait de la main d’un saint, que la collection de ses os, y joignît-on sa peau.

On nous montre, en passant, le vieux château. Nous voyons l’église de Notre-Dame, qui intéresse parce qu’elle n’est pas faite comme les autres. D’origine fort ancienne, ainsi qu’est la ville, elle a eu, comme elle, ses révolutions : elle a été brûlée, rebâtie, puis modifiée et augmentée. Malgré tout cela, ou peut-être à cause de cela, elle plaît et mérite d’être vue. Les fontaines ne sont pas non plus à dédaigner.

L’hôtel-de-ville est un édifice moderne arrangé à la grecque, et qui paraît bien dépaysé ici. Les pays de montagnes ne sont pas propres à tous les genres d’architecture : un temple, quelque grand qu’il soit, placé sur le Mont-Blanc, aurait l’air d’une cage à lapin.

Au musée d’histoire naturelle, que nous n’avons pu qu’entrevoir, on nous parle de M. Agassiz, le célèbre auteur de l’Étude sur les glaciers (Neufchâtel, 1840) et de tant d’autres ouvrages sur la géologie et l’histoire naturelle. C’est à M. Agassiz que ce musée doit une partie de ses richesses.

L’hôpital de la bourgeoisie, la maison des orphelins, l’asile des aliénés, beaux et surtout utiles établissements, ont tous été fondés par des particuliers et à leurs frais : le premier par M. Joseph Pury, banquier, qui, à cet effet, légua quatre millions à la ville ; le second par M. Lallemand ; le troisième, situé à une lieue de Neufchâtel, et que nous ne voyons point, est un don de M. Meuron, et a coûté cent cinquante mille francs. Tous ces fondateurs sont nés à Neufchâtel. Les Suisses,