Aller au contenu

Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je descends pour faire une promenade à l’île Rousseau que je vois de ma fenêtre. On m’avait dit qu’il y avait de la musique ; j’y trouve deux Anglais bâillant et deux dames assises sur un banc, Anglaises aussi, qui babillent à voix basse, quelques enfants jouant et un vieillard fumant solitairement sa pipe. Quant à la musique, il n’en est pas question ; je n’entends que le clapottement du lac et le chamaillis des petits oiseaux qui se disputent, dans les arbres, la meilleure place pour dormir. Les petites branches formant la fourche sont celles qu’ils recherchent : ce sont leurs fauteuils à eux ou leurs stalles ; mais il n’y en a pas pour tous, et les plus gros becs ou ceux qui crient et frappent le plus fort gagnent ordinairement le fauteuil tant désiré : c’est comme chez nous.