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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/270

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CHAPITRE XXII.


Dijon. — Paris. — Abbeville.

Le 30 septembre, je me réveille bien reposé. J’étais couché dans un lit français, j’avais dormi, oui ! dormi tout-à-fait, ce qui ne m’était pas arrivé de longtemps, à mon grand ennui.

Ah ! que veiller est métier rude !
Et combien c’est bon de dormir !
Si ce n’est la béatitude
Que Dieu promet pour avenir
Aux élus dont l’unique étude
Fut de l’aimer et le servir,
Ce doit en être le prélude.

Mourir, au fait, me déplaît fort,
Mais qu’on est bien dès qu’on est mort !
Si douce est la métamorphose
Qu’à peine a-t-on sauté le pas,
Puis un peu goûté de la chose,
Qu’on ne veut plus rien ici-bas
Que le nid où l’on vous dépose.

Mes bons amis, ayez bien soin
Qu’on n’embarrasse pas ce coin