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Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/164

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DEUX DE TROUVÉES.

— C’est un malheur. J’espère néanmoins qu’il n’y aura pas de troubles.

— C’est à souhaiter.

Sir Arthur et St. Luc s’arrêtèrent pour regarder danser un cotillon, cette danse vire et joyeuse, dont l’entrain et la gaieté les charmèrent.

L’heure était avancée quand St. Luc retourna à son hôtel, heureux de sa soirée, et l’esprit rempli de tout ce qu’il venait de voir et d’entendre.


CHAPITRE XXXVIII.

sollicitudes d’une mère.


L’indisposition de Madame de St. Dizier n’était pas grave. La chaleur de la salle et certaines émotions qu’elle avait éprouvées en étaient la cause.

Elle n’était pas riche ; son époux avait éprouvé des malheurs et subi des pertes avec la Compagnie du Nord-Ouest. Après avoir réglé ses affaires et payé ses dettes, il se considéra très-heureux de placer ce qui lui restait en une rente viagère de quatre cents louis, ou seize cents piastres, par année, durant sa vie et celle de sa femme ; la rente diminuant de moitié à la mort de l’un des deux, et s’éteignant à la mort du dernier vivant. Ainsi Madame de St. Dizier n’avait pour vivre depuis la mort de son mari, que la modique somme de huit cent piastres par année ; et malgré la plus grande économie, elle ne pouvait rien mettre de côté ; encore était-ce bien juste si sa rente pouvait toujours lui suffire.