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Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/335

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UNE DE PERDUE

le Docteur Frémont, que connaissait très bien St Luc.

Henriette et Miss Clarisse étaient toutes deux sorties du salon pour aller prévenir Asile et Hermine.

Aussitôt que St. Luc se vit seul avec le docteur, il lui confia le secret de sa parenté avec madame de St. Dizier et l’étrange perplexité où il se trouvait.

— Elle sait que son fils vit encore, répondit le médecin, et ses filles savent aussi qu’il est leur frère, mais ils ignorent que ce soit vous.

— Que dois-je faire, docteur ? Y aurait-il danger de me faire reconnaître en ce moment ?

— Pas pour les jeunes filles, si vous le faites avec ménagement ; mais je crains, pour Madame de St. Dizier. Je vais aller la voir et la préparer ; vous ne monterez que lorsque je vous aurai prévenu. J’entends le frôlement des robes, ce sont elles. Allons, soyez ferme.

En voyant la pâle figure de ses sœurs et la parfaite ressemblance de l’expression de leurs traits, St. Luc reconnut aussitôt que cette ressemblance, qui l’avait tant frappé la première fois qu’il les avait vues, était celle de son père et le leur.

Malgré la promesse qu’il avait faite au docteur de rester calme, il ne put s’empêcher, après avoir pris la main de chacune d’elles, de les contempler avec des yeux presqu’humides ; puis leur passant subitement ses bras autour du cou, il les pressa contre sa poitrine et les couvrit toutes deux de baisers.

Une vive carnation était montée aux joues d’Asile, quand elle aperçut Miss Clarisse toute pâle qui les regardait les yeux en pleurs. Henriette semblait rayonner de bonheur. Toutes deux croyaient à l’a-